Ce n’est pas ton corps qui décide si tu es...
Lorsqu’un athlète ressent la fatigue, il l’associe souvent à des limites physiques : accumulation...
Lire la suiteIl y a des moments dans l’année qui ne sont pas de simples pauses, mais de véritables carrefours silencieux. L’été, pour beaucoup, en fait partie. On parle de coupure, de repos, de récupération. Mais pour celles et ceux dont l’engagement est total, ce moment peut devenir un espace de transformation. Non pas un arrêt, mais une sortie du rythme imposé, des automatismes, des urgences. Abordé avec lucidité, ce temps devient un terrain d’entraînement invisible. Il ne s’agit pas de remplir, mais d’habiter l’espace avec une attention plus fine, plus intérieure.
La performance mentale ne se construit pas uniquement dans l’effort. Elle se façonne aussi dans le vide, dans la capacité à laisser émerger ce qui éclaire ce que l’on est, ce que l’on vit, ce que l’on veut. Couper, ce n’est pas quitter le terrain, c’est changer de plan de travail. Activer une autre forme d’intelligence, moins visible mais stratégique. Faire de la place à ce qui, d’ordinaire, n’a pas le temps d’exister.
Dans ce calme apparent, l’esprit respire autrement. Il trie, reformule, remet les choses à leur juste place. Ce qui semblait essentiel devient secondaire. Ce qui était relégué revient en lumière. Les décisions importantes n’émergent pas sous pression. Le recul ne se décrète pas, il se construit. Une coupure habitée devient une opportunité, même pour ceux qui pensent ne pas pouvoir s’arrêter.
Couper ne revient pas à s’effacer. Une vraie coupure, consciente et structurée, est exigeante. Elle demande de la discipline pour ne pas se perdre dans un faux repos saturé de distractions. De l’honnêteté pour affronter ce qu’on repousse. De la maturité pour accepter de ne pas produire. Et surtout, du courage : celui de revenir à soi. Pas pour se recentrer vaguement, mais pour faire le point. Où va mon énergie ? Est-ce que mes efforts nourrissent ce qui a du sens ?
Ce n’est pas de l’introspection molle, mais un processus stratégique. Un reset actif. Une manière de reprendre la main. Pour un athlète, un dirigeant, ou toute personne engagée, ce moment est déterminant. Il permet de revoir les fondations, d’affiner sa lecture de soi et du réel. De retrouver une énergie claire, alignée, stable. Car elle ne revient pas seulement avec le repos. Elle revient quand on cesse de la gaspiller.
Ce que j’observe chez les athlètes que j’accompagne, c’est que ceux qui savent habiter ces coupures reviennent plus justes, plus affûtés, plus clairs. Pas parce qu’ils ont mieux dormi, mais parce qu’ils ont mieux écouté. Parce qu’ils se sont reconnectés à ce qui les anime. Et qu’en retrouvant ce lien, ils accèdent à une énergie propre. Qui ne dépend pas de l’extérieur.
Couper, ce n’est pas s’absenter. C’est se redonner les moyens d’être là. Pleinement. En conscience. Avec puissance.
Rédigé par l'équipe T²PM