On ne vise pas un objectif. On le devient. - TEAM² Performance Mentale

On ne vise pas un objectif. On le devient.

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Il y a des victoires qui marquent. Et il y a des victoires qui révèlent quelque chose de plus fondamental encore que la performance. Hier, en regardant Pauline Ferrand-Prévot remporter le Tour de France, c’est précisément cela qui m’a frappé.

On parle souvent d’objectifs. On en fixe, on les écrit, on les partage. Parfois, on les martèle. Mais on en parle souvent comme d’un cap extérieur, comme d’un point à atteindre. Un horizon. Un idéal. Un résultat.

Or, ce que Pauline Ferrand-Prévot a montré hier, c’est tout autre chose. Ce n’est pas simplement une athlète qui a atteint un objectif, c’est une athlète qui est devenue l’objectif. Non pas symboliquement, mais concrètement : dans sa manière d’habiter chaque jour, la cohérence de ses choix, la précision de son plan, l’intensité de son engagement. Elle s’était donné trois ans pour gagner ce Tour. Elle l’a remporté dès la première année. Pourquoi ? Parce que cet objectif n’était pas un repère parmi d’autres. C’était une forme d’identité. Un chemin défini. Une force structurante. Une matrice intérieure. Un rêve d’enfant.

Quand un objectif devient une part de soi, tout change. On ne cherche plus simplement à l’atteindre. On agit comme quelqu’un qui l’est déjà, bien avant le jour J. On n’avance plus pour mériter la victoire, on incarne dès l’entraînement celle ou celui qui la construit. C’est exactement ce que Pauline a fait.

Cette victoire ne surgit pas du hasard, ni d’un simple pic de forme. Elle est le fruit d’un alignement rare : un désir clair, une vision long terme, une stratégie méthodique et un niveau de responsabilité totale dans l’exécution.

Voilà ce que je retiens, et que je veux transmettre aujourd’hui aux sportifs que j’accompagne et à tous les autres :

- Avoir un objectif, c’est important.

- Mais ça ne suffit pas.

- Il faut être cet objectif. Le porter. L’habiter. Le penser, le ressentir, l’agir, jour après jour.

Car si l’objectif est en dehors de soi, nous pourrons toujours y renoncer. Mais s’il est en nous, nous ne pourrons plus nous trahir.

Et cela suppose une vraie introspection. Un travail exigeant. Pas une projection floue. Ni un rêve à moitié assumé. Mais un choix clair. Un engagement sans artifice. C’est ce que j’évoquais récemment à propos de la coupure estivale : un moment pour revenir à soi, comprendre ce qui compte, décider ce qui nous définit.

Pauline Ferrand-Prévot l’a fait. Par son parcours et sa victoire, elle nous rappelle que, dans le sport comme ailleurs, on n’obtient jamais ce que l’on veut vraiment si l’on ne sait pas, au plus profond de soi, qui l’on est. Cette connaissance intime forge la constance, la force intérieure et la clarté d’action indispensables à une réussite durable.

Sans cet ancrage, les objectifs restent des chimères, des rêves fragiles face aux premiers vents contraires.

 

Rédigé par l'équipe T²PM

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